Après avoir brièvement dressé les tendances du cours observé, il est nécessaire d’appliquer une première palette d’outils qui permettent d’entrer un peu plus « dans l’esprit » du cours. Chaque monnaie possède ses particularités même si, à l’heure où cet article est écrit, la très grande majorité des alts coins sont plus ou moins calquées sur le Bitcoin, c’est une des raisons pour laquelle on peut la nommer la mère des cryptos. Parmi ces premiers outils, nous utiliserons les Moyennes Mobiles, la MACD et le RSI. Dans un autre article, nous traiterons des bandes de Bollinger, du KDJ et d’autres encore…
Les moyennes mobiles sont utilisées dès après avoir dressé les tendances. Elles permettent de rapidement savoir si le cours aborde une phase haussière ou baissière, quelle que soit la tendance observée.
Comment se calcule une moyenne mobile? Une moyenne se calcule sur X jours, et l’on additionne les cours des X derniers jours, que l’on divise par X. Les moyennes mobiles peuvent-être calculées sur 5, 10, 25, 100, 200, X jours, et chacune donnera une vision plus ou moins « brutale » ou adoucie du marché. Une moyenne mobile seule vous permettra de mieux voir la variation globale du cours, mais le gros intérêt des MM se trouve lorsqu’on les combine entre-elles. Pour des cours classiques, dont la volatilité est bien moindre que sur les cryptos, on utilise classiquement les MM20, 50 et 150. Cela fonctionne bien pour les cryptos, mais ces dernières voient leur valeur tellement varier au cours d’une journée, que ces moyennes lissent un peu trop la lecture. Il est recommandé d’utiliser des MM à 9, 25 et 50 jours pour avoir des MM réactives et parlantes, mais il est tout a fait possible d’en ajouter qui seraient calculées sur de plus grandes périodes. Cela sera utile pour les cryptos déjà côtées depuis quelques années et aujourd’hui, il y en a peu…
Une moyenne mobile glisse de la moitié de la période calculée, aussi l’on constate des décalages entre le marché et la MM. Une MM suit et lisse le cours observé et lorsque l’on croise les MM, celle-ci arrivent à se croiser en certains points, et ce sont ces croisements qu’il faut observer. Prenons l’exemple du Bitcoin pour notre exemple:
Sur ce graphe du BTC/USDT, on retrouve en violet la MM9, en blanc la MM25 et en jaune la MM50. Qu’observe-t-on?
La MM9 suit très fidèlement le cours du BTC, on voit bien les hauts et bas, la MM25 est un peu décalée par rapport au cours, et les pics sont complètement lissés: seules les tendances fortes sont encore observables. Enfin, la MM50 en jaune est vraiment décalée et est très très adoucie, aucun pic ne peut être remarqué et c’est vraiment la tendance générale qui en ressort: une grosse phase de montée (fin 2017) suivie d’une grosse phase de baisse, qui semble se tasser (depuis janvier 2018, graphique de cet article daté de juin 2018).
Chaque MM tend à vouloir rejoindre la MM supérieure, ainsi, on remarque que la MM9, très vive, croise souvent la blanche qui elle-même croise souvent la jaune. Lorsque votre MM »Courte » est au dessus des MM »longues », alors votre cours est en hausse, et si en plus vos MM »courte » et MM »Moyenne » sont au dessus de la MM »longue » alors le cours monte plus fortement encore, idem lorsque les MM »courtes » sont situées sous les MM »longues », le cours chute.
Les croisements indiquent donc des changements de tendance dans les périodes observées. Selon que vous suiviez votre cours en 1D ou H1 voire à la minute, vous aurez besoin d’utiliser des moyennes mobiles adaptées à la période utilisée.
L’angle formé par le croisement des MM donne une très bonne indication sur la force du mouvement: si votre MM9 croise vos MM25 et 50 avec un angle proche de 90°, le mouvement est très brutal, et le cours variera brutalement. Si en revanche l’angle formé par les croisement est plutôt plat, si les MM semblent se toucher, alors le marché se prépare également à un mouvement brutal, et ce sont d’autres outils qui nous permettront d’avoir des indications sur le sens que peut prendre le cours…
Le deuxième outil qui soit rapidement parlant est la MACD (Moving Average Convergence Divergence).
Les tendances nous indiquent si un cours est haussier, les MM nous informent, grâce à ses croisements, des changements de tendance sur de plus courtes périodes, mais il faut encore savoir anticiper sur ces croisements pour tenter de prédire avec quelle force ces changements auront lieu pour les repérer plus tôt encore. C’est grâce à la MACD que nous y parviendrons.
Comment est calculée MACD? Il s’agit d’une différence entre 2MME (pour Exponentielles, ce qui permet de « grossir le mouvement » et de mieux voir les différences) que l’on choisit généralement entre 12 et 26 jours mais également du signal de la MACD qui est une MM9 et qui donne la tendance moyenne vers laquelle MACD tente toujours de se rapprocher.
Un autre indicateur est utilisé en même temps que MACD et ce dernier est représenté par un histogramme montrant la différence entre les deux courbes de la MACD. Le cumul de ces deux indicateurs rend la MACD puissante car elle permet non seulement de voir encore plus rapidement les changements de tendance, mais aussi de voir en un coup d’oeil avec quelle force ces croisements vont se produire.
Plus que de grandes paroles, un graphique sera plus explicite encore. Que donne cet outil appliqué au cours du Bitcoin?
Deux choses sautent aux yeux en regardant ce graphique:
– la MACD est vraiment très puissante car elle montre avec précision les grands mouvements. Vous constaterez qu’a chaque croisement de la MACD, un mouvement fort se produit! Lorsque la courbe bleue se trouve sous la courbe rouge (ce qui donne un histogramme négatif), le cours plonge, et plus la courbe bleue est éloignée de la rouge, plus le pouvement est fort également, ce sont deux choses identiques montrées différemment. A l’inverse, lorsque la courbe rouge est sous la bleue, alors le cours monte, et monte également d’autant plus fort que les courbes sont éloignées.
– Lorsque la MACD est au dessus de la droite de l’équilibre, à 0, une baisse de la MACD revient à une stabilisation à la baisse du cours, et une hausse de la MACD au dessus de la moyenne fera exploser le cours vers le haut! A l’inverse, si la MACD est au dessous de la moyenne, une remontée de la MACD reviendra à une stabilisation à la hausse du cours, et une baisse, à une chute vers les abysses!
Enfin, MACD ne peut malheureusement pas prévoir les mouvements imprévisibles par définition, tout comme celui qui s’est produit enbtre le 1/06 et le 2/06 et celui entre le 5/06 et le 6/06. A ces dates là, il n’y a pas de croisement mais le cours explose. Ces mouvements, « spécifiques » au bitcoin (et à toutes les alts du coup), sont provoqués par le marché et cela, aucun outil ne pourra les prévoir.
Une règle veut que l’on ne rentre sur un marché que si la MACD et son signal sont du même côté pendant quelques séances (14 pour la bourse classique, mais doit être raccourci pour les cryptos, 5 jours suffisent). Il y a toujours un risque, ce qui montre que la MACD doit être affinée avec d’autres outils.
On voit bien dans cet article que la combinaison des Moyennes Mobiles et de la MACD permet déjà de faire une première analyse technique sur une monnaie ou sur n’importe quel cours, et ce, assez simplement. D’autres outils seront abordés dans cette rubrique Analyse Technique, comme par exemple les Bandes de Bollinger, les Figures Chartistes (ETE, Cônes de compression, …).
Vous pouvez donner votre avis sur cet article et poser des questions en commentaires! Bonnes analyses techniques, n’hésitez pas à les partager sur notre groupe privé Facebook! 🙂
